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Il y a une quinzaine d’années, au terme de ses études en économie et en finances à l’Université Concordia, Vincenzo Cacciatore n’avait pas très envie de devenir comptable, conseiller financier ou courtier en valeurs mobilières. Il souscrivait volontiers aux valeurs de son père, à savoir qu’études et diplômes sont d’une grande importance. Mais le respect et l’affection qu’il avait pour celui-ci, venu de Sicile déjà bien instruit et désireux de poursuivre ses études en Amérique, mais qui bifurqua vers la restauration, eurent un effet encore plus important. Vincenzo et son frère, Pietro, sont à leur tour devenus restaurateurs. Quand le jeune propriétaire du restaurant Tenuta de Lachenaie — déjà récipiendaire de trois prix d’excellence du magazine international Wine Spectator en quatre ans d’existence — parle avec une évidente fierté de son géniteur, on comprend beaucoup de choses. «Ç’a été un modèle. Quand j’étais plus jeune, alors que nous étions installés dans la région de Chicago, on partait toute la famille en voiture le dimanche et mon père repérait le long des routes de bons emplacements pour y ouvrir un restaurant. Je l’observais, j’étais fasciné. J’aimais sa façon d’être, de faire des affaires, de toujours vouloir offrir de la qualité à bon prix à une clientèle essentiellement familiale. À la fin de mes études, je lui ai dit que ce que je voulais, c’était travailler avec lui », raconte-t-il.

Papa Cacciatore est décédé il y a quelques années, et à 34 ans, Vincenzo se dit toujours aussi fier d’offrir pizza et pâtes à la clientèle de la Rive-Nord de Montréal dans les trois restaurants de type familial dont il est propriétaire. Mais ce type de restauration ne lui permettait naturellement pas d’assouvir sa passion pour le vin et la partager. «À la maison, très jeune, mon père nous a offert du vin à table. Il avait bon goût et achetait ses vins. Nous n’en avons jamais fait, mais parfois, lorsque des amis lui offraient une bouteille maison et qu’il nous demandait d’y goûter, je n’étais pas très emballé. J’avais peut-être déjà du goût. Sérieusement, j’aime le vin pour ce qu’il peut apporter à un repas. C’est à table que je l’apprécie et il se doit d’être à la hauteur des plats servis. C’est dans cet esprit que nous avons développé le projet et lancé Tenuta», explique-t-il.

Il n’aura cependant pas attendu l’ouverture du chic établissement de Lachenaie et la constitution de sa cave de 250 sélections et près de 3000 bouteilles pour devenir un dégustateur exercé. Il y a une dizaine d’années, Vincenzo s’est inscrit au cycle «Les Connaisseurs» 1, 2 et 3 de la Société des alcools du Québec. «Je n’ai jamais eu l’intention de devenir sommelier, mais j’ai appris ce qu’il fallait pour être en mesure de bien apprécier un grand vin et aussi comprendre pourquoi une bouteille se vend 25$ et une autre 75$. La réputation peut avoir une incidence, mais le prix reste une bonne référence. Quand vient le moment d’équilibrer une cave de restaurant, c’est important. Depuis, je ne cesse de lire, de consulter, de déguster de nouveaux vins régulièrement. Une bonne critique et une note élevée éveillent toujours ma curiosité. » Alors, maintenant, quelles sont ses préférences? Du rouge et d’Italie, bien sûr. Le Piémont et la Toscane.

Du côté tradition, Barolo et Brunello et puis du côté plus moderne, comme pour plusieurs amateurs de sa géné- ration, les «Super Toscans». «L’histoire de ces vignerons qui se sont mis à planter des cépages importés en Toscane est fascinante. Leurs vins sont superbes. Le même phénomène se produit maintenant en Sicile et les résultats sont intéressants. Les Toscans ont réussi avec les Cabernets et le Merlot aux côtés du Sangiovese, les Siciliens le font de mieux en mieux avec le Nero d’Avola du pays». Dans la cave de son restaurant, outre d’autres joyaux de l’Italie, Cacciatore fait aussi une belle place aux vins du Nouveau Monde, de France et d’Espagne.